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Phénomène réflexe et souvent symbole de virilité, l’éjaculation accompagne l’orgasme chez l’homme. La moindre défaillance peut rejaillir sur la vie quotidienne des hommes et révèle parfois un trouble plus grave de l’organisme. Néanmoins, et bien que rarement suspecté, l’origine psychologique est souvent responsable de ces problèmes éjaculatoires.
La plus fréquente : l’éjaculation précoce
L’éjaculation prématurée est considérée comme le trouble sexuel le plus fréquent1-2 mais sa définition reste relativement floue. En recoupant toutes celles qui ont été proposées (notamment par l’International Society for Sexual Medicine, l’OMS, les sexologues…), on peut dire que l’éjaculation précoce est :
– la survenue d’une éjaculation fréquente ou régulière lors de stimulations minimes, avant la pénétration, pendant ou juste après.
– à l’origine de conséquences personnelles négatives (frustration, soucis, souffrance psychologique et/ou évitement de l’intimité sexuelle).
– indépendante de l’effet direct d’une substance consommée ou administrée (par exemple le sevrage en opioïde).
Qui est touché ?
La prévalence des personnes touchées varie beaucoup en fonction des études et en fonction des définitions adoptées3. Néanmoins, elle semble concerner 7 à 10 % de la population occidentale et reste stable avec l’âge. Il est curieux de constater que seul 13 % des personnes touchées ont consulté leur médecin généraliste ou un sexologue pour ce symptôme alors qu’il existe des traitements adaptés.
Comment savoir ?
Cette définition ne permet pas vraiment de déterminer objectivement si l’on souffre d’éjaculation prématurée. C’est la raison pour laquelle certains auteurs ont proposé un moyen d’évaluation intéressant : la mesure du temps de latence de l’éjaculation intra-vaginale (ou IELT). En clair, il s’agit du temps séparant la pénétration de l’éjaculation.
En 2005, une étude a tenté de mesurer ce temps chez la population masculine de différents pays : il était en moyenne de 5 minutes et 24 secondes4. Dans le même temps, une étude clinique de patients se disant victime d’éjaculation précoce a révélé que 80 % d’entre elles éjaculaient dans les 30 secondes, 10 % éjaculaient entre 40 et 60 secondes et les 10 % restant entre 1 et 2 minutes5.
Les chercheurs Waldinger et al ont donc proposé une définition de l’éjaculation prématurée comme étant une dysfonction éjaculatoire avec une mesure de l’IELT inférieure à 1 minute et 30 secondes6.
Attention aux « fausses éjaculations précoces » !Certaines situations telles qu’une longue abstinence, une nouvelle ou une moins bonne partenaire, peuvent être responsables d’éjaculations prématurées mais il s’agit de cas occasionnels. Ces situations d’éjaculation précoce ne peuvent donc être considérées comme la manifestation d’une pathologie mais comme une simple variante des performances sexuelles normales.Il existe également ce que l’on appelle la « fausse éjaculation prématurée ». Les personnes qui en souffrent ont un IELT tout à fait normal mais ils ne parviennent pas à s’en satisfaire. Pire encore, ils perçoivent souvent leur éjaculation comme étant plus rapide qu’elle ne l’est vraiment7.Enfin, il faut avoir à l’esprit que l’éjaculation est un processus fondamentalement réflexe, c’est-à-dire hors du contrôle de la volonté. « Aucun individu, qu’il parvienne ou non à prolonger la durée de la pénétration n’a de contrôle sur son éjaculation, il n’en a que sur ce qui mène à l’éjaculation, à savoir son excitation » précise fort justement le sexologue De Carufel. Inutile donc de se croire éjaculateur précoce sous prétexte de ne pas réussir à bloquer son éjaculation. |
L’éjaculation précoce : origines et traitements
Cette dysfonction éjaculatoire chronique peut avoir différentes origines. Il est probable qu’une prédisposition génétique soit associée à ce trouble : on suspecte notamment un seuil bas de déclenchement du réflexe éjaculatoire9 chez les personnes touchées. Néanmoins, ce sont principalement des causes médicales ou sexologiques qui en précipitent l’apparition.
Lorsque l’éjaculation prématurée a toujours existé, il faut suspecter en priorité des causes sexologiques à l’origine d’une sur-stimulation. Cela peut être par exemple lié au niveau du partenaire (l’apparence physique, les expressions corporelles, le sens qu’il donne à la rencontre amoureuse) ou à un défaut d’apprentissage de la montée de l’excitation.
Un certain nombre de causes médicales peuvent également intervenir dans le processus notamment lorsque l’éjaculation prématurée est acquise. Les principales étiologies médicales qui ressortent des études sont la prostatite chronique, la dysthyroïdie et l’insuffisance érectile. De plus, il existe une forte relation entre les problèmes de santé, les problèmes psychologiques et les éjaculations précoces10. Le stress, l’anxiété et les problèmes émotionnels sont particulièrement concernés11-12.
Les traitements possibles
En cas de pathologie organique sous-jacente, celle-ci doit être traitée en priorité (dysthyroïdie, infection urinaire, dysfonction érectile). Dans la plupart des cas, cependant, l’éjaculation prématurée est psychologique.
Il n’existe, à ce jour, qu’un seul médicament bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché pour traiter l’éjaculation précoce en France. Il s’agit de la dapoxétine, disponible en pharmacie sous le nom de Priligy (8 à 9 € le comprimé). Au Canada, aucun médicament n’a été approuvé pour ce trouble.
Un certain nombre de techniques sont recommandées aux hommes souffrant de l’éjaculation prématurée comme le stop and go (lorsque l’excitation est maximale, l’homme arrête ses mouvements et les reprend quand l’excitation est redescendue) ou la compression pénienne (lorsque l’homme est sur le point d’éjaculer, sa partenaire exerce une pression vive et rapide sur le bout de son pénis pour prévenir l’éjaculation). Il existe également des préservatifs contenant des anesthésiques locaux destinés à faire durer l’acte sexuel mais ils ne sont pas officiellement reconnus.
Les thérapies cognitivo-comportementales et sexothérapies restent probablement les meilleures façons de traiter le problème, surtout lorsque les conséquences psychologiques de l’éjaculation précoce sont importantes.
Moins d’éjaculateurs précoces chez les personnes circoncises ?Certaines études ont relevé un lien entre la circoncision et la capacité à prolonger le coït (dû à une baisse de sensibilité du gland ?). L’une d’entre elles a trouvé un allongement de l’IELT chez des patients après circoncision, celui-ci passant de 2,9 minutes à 4,6 minutes, douze semaines après la circoncision13. Néanmoins, toutes les études n’ont pas confirmé ce lien, et l’effet psychologique de la circoncision (synonyme de virilité pour les musulmans) ne doit pas être sous-estimé. |
L’éjaculation douloureuse
L’éjaculation douloureuse se définit par une douleur déclenchée par l’éjaculation ou l’orgasme, qu’il y ait un rapport sexuel ou non. Elle est très variable dans sa localisation, son délai de survenue et sa durée. En général, la douleur se situe au niveau du pénis, mais elle peut également survenir au niveau du rectum (de 8 à 24 % des cas), des testicules (12 %) ou de l’abdomen (4 à 9 %)14-15. La douleur apparaît le plus souvent après l’éjaculation, et le délai de survenue peut varier de quelques secondes à deux jours après. La durée de la douleur n’atteint pas une minute dans la moitié des cas, mais peut durer plus de 5 minutes pour 12 % d’entre eux, et parfois même au-delà de 15 minutes1.
L’intensité de la douleur peut varier d’un simple inconfort transitoire à une douleur sévère entraînant l’évitement de rapports pendant un certain temps16. En général, ce type de trouble apparaît chez les personnes jeunes et touche entre 1 et 4 % environ de la population générale.
Quelles causes pour l’éjaculation douloureuse ?
Seul le médecin est capable de déterminer ou non l’origine de ce trouble éjaculatoire, en fonction de la durée, de la localisation et de la survenue de la douleur. Parmi les causes les plus fréquentes et les mieux identifiées, on retrouve l’hypertrophie bénigne de la prostate, le syndrome douloureux pelvien chronique, la prostatectomie radicale, l’obstruction des canaux éjaculateurs par des calculs et les effets secondaires de certains traitements antidépresseurs. Il est fort probable que certaines infections urogénitales puissent générer des éjaculations douloureuses mais le lien n’a pas encore été clairement établi.
L’éjaculation retardée : des relations sexuelles trop longues
L’éjaculation retardée est une difficulté récurrente à parvenir à l’éjaculation, en dépit d’une érection et d’une phase d’excitation sexuelle « normale ».
On distingue l’éjaculation retardée primaire (qui existe depuis le début de la vie sexuelle) de l’éjaculation retardée secondaire (apparue après une période sans difficulté d’éjaculation, souvent suite à un événement traumatisant). Elle peut être aussi qualifiée de globale, si elle persiste en toutes circonstances, ou de transitoire lorsqu’elle ne se produit que dans certaines situations.
Il s’agit d’un trouble relativement fréquent même s’il est difficile d’obtenir des statistiques fiables. Une étude publiée en 2003 a montré qu’environ 5 % des hommes disaient avoir expérimenté une période d’au moins 1 mois sans parvenir à l’éjaculation. Selon une autre étude16, plus de 20 % des hommes ont déjà souffert d’une éjaculation retardée (plus de 25 minutes). La plupart des personnes touchées par ce phénomène disent avoir besoin de faire des efforts de concentration pour arriver à l’orgasme et ressentent de l’anxiété à l’idée de « ne pas y arriver ». Il n’est pas rare de les voir simuler l’orgasme pour mettre fin à une relation sexuelle trop longue et devenue épuisante.
Généralement, ces hommes sont considérés comme de « bons amants » jusqu’à ce que leur partenaire finisse par s’en plaindre en raison d’une absence de partage d’émotion. L’anéjaculation sans orgasme est une forme encore plus poussée d’éjaculation tardive : l’homme ne parvient jamais ni à l’éjaculation ni à l’orgasme.
Quelles causes pour l’éjaculation retardée ?
L’une des causes les plus probables est la prise de médicaments, en particulier les antidépresseurs, les antipsychotiques ou les antihypertenseurs, qui ont tendance à retarder ou à bloquer l’éjaculation. L’alcool est également un facteur possible d’éjaculation retardée.
Il ne faut pas écarter les causes physiologiques : avec l’âge, la sensibilité du gland décroît inexorablement, le seuil de réflexe éjaculatoire s’élève (l’excitation doit être plus forte pour parvenir à l’éjaculation) et la période réfractaire (temps minimum séparant deux relations sexuelles) devient plus longue. Dans ce cas, la modification des scripts sexuels est nécessaire pour renouer avec une sexualité agréable.
Les causes neurologiques (lésion de la moelle dorsale, neuropathie diabètique, sclérose en plaques) et les séquelles de chirurgie sont possibles, mais généralement, les causes de l’éjaculation retardée sont psychologiques, surtout chez les hommes jeunes. Ceux-ci parviennent généralement à l’éjaculation en cas de masturbation. L’organe sexuel principal étant le cerveau (car l’imagination joue un rôle essentiel dans la sexualité), les hommes atteints d’éjaculation retardée d’origine psychologique, peuvent souffrir de divers troubles psychologiques :
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Préoccupation exagérée de bien faire ou de bien paraître qui se traduit par des difficultés d’expression des émotions ;
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Personnalité rigide refusant la perte de maîtrise de soi conduisant au manque d’abandon
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Traumatisme antérieur sévère, sexuel ou non (infidélité, accident, etc.) ;
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Représentation maternelle de la femme menant à la crainte de « souiller » le partenaire ;
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Présence de fantasmes homosexuels ou paraphyliques (pratiques sexuelles absolument nécessaires à l’excitation sexuelle).
Ces problèmes d’ordre psychologique ne sont pas exhaustifs et la consultation d’un psychologue ou d’un sexologue est indispensable à la compréhension du trouble. Des thérapies psycho-sexuelles seront envisagées pour retrouver une sexualité satisfaisante.
L’hémospermie : du sang dans le sperme
L’hémospermie se caractérise par la présence de sang rouge ou marron foncé dans l’éjaculat, qui ne doit pas être d’origine féminine ni le fruit d’une rupture du frein. Elle est génératrice d’angoisses car le sang fait souvent penser aux pires scénarios possibles. Son incidence est difficile à déterminer car toutes les personnes ne vont pas consulter pour ce symptôme, notamment en cas d’épisode unique sans lendemain. Elle constitue néanmoins un motif de consultation relativement fréquent et survient le plus souvent chez des personnes jeunes, âgés de moins de 40 ans17.
Quelles causes possibles pour l’hémospermie ?
La plupart du temps (30 à 86 % des cas18), l’hémospermie est le reflet d’une pathologie bénigne, infectieuse ou inflammatoire, surtout chez les personnes jeunes.
Il peut s’agir d’une infection bactérienne, virale ou parasitaire :
– une infection bactérienne à germes banaux (prostatite, vésiculite, uréthrite, pseudomonas, etc.)
– une infection à germes intracellulaires
– une tuberculose génito-urinaire
– une infection à human papillomavirus (condylomes uréthraux)
– des cytomégalovirus
– une bilharziose
En cas d’épisode unique, notamment chez les personnes jeunes, les angoisses doivent être apaisées si le bilan minimal (un examen cytobactériologique et un toucher rectal) ne détecte rien de suspect.
En cas de récidives, néanmoins, il faudra rechercher d’autres causes possibles (liste non exhaustive) :
– Les kystes et obstructions des canaux éjaculateurs, vésicules séminales, … ;
– L’hémospermie « ex vacuo » qui peut survenir chez certains après une longue abstinence19 ;
– Les causes tumorales : tumeurs bénignes et malignes (5 à 10 % des cas d’hémospermie) surtout chez les personnes de plus de 40 ans ;
– Les causes vasculaires : varices de l’urètre ou du col vésical, fistules ;
– Les causes systémiques : cirrhose, maladie de willebrand… ;
– Les causes traumatiques : coups, chutes, etc.
L’anéjaculation orgasmique : un orgasme mais pas de sperme
Parfois appelé aussi orgasme sec ou aspermie, l’orgasme sans éjaculation est du à l’absence de phase d’émission de sperme malgré les contractions « expulsives » de la musculature du pénis. On la définit strictement par un volume de sperme éjaculé inférieur à 0,5 ml.
Quelles causes possibles pour l’anéjaculation orgasmique ?
L’absence de sperme malgré l’orgasme peut masque une éjaculation « rétrograde ». Dans ce cas, au lieu de sortir normalement par le méat urétral situé à l’extrémité de la verge, le sperme est renvoyé en arrière vers la vessie. On a donc l’impression de ne pas pouvoir éjaculer. La présence de sperme dans l’urine peut suffire à confirmer le diagnostic. Cela peut survenir après une intervention chirurgicale de la prostate ou du col de la vessie, après une complication du diabète, suite à la prise de certains médicaments (psychiatriques, antihypertenseurs, alpha1-bloquants, …), etc.
Parfois cependant, l’émission de sperme est impossible ou pratiquement nulle : c’est souvent le résultat d’une obstruction des canaux éjaculateurs. Ce trouble est à distinguer de ce qu’on appelle « l’éjaculation asthénique ou baveuse », où le sperme arrive de manière retardée, en décalage avec les contractions du pénis et par un suintement au goutte à goutte.
Note : les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu’un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.Références1. Porst H, Montorsi F, Rosen RC et al. The Premature Ejaculation Prevalence and Attitudes (PEPA) Survey : Prevalence, Comorbidities and Professional Help-Seeking, Eur Urol.2007;51(3):816-23.2. Laumann EO, Paik A, Rosen RC. Sexual dysfunction in the United States, JAMA.1999;281(6):537-44.3. Abraham K. Ueber Ejaculatio Praecox. Zeitschr. Aerztl Psychoanal 1917;4:171-86.4. Waldinger MD, Quinn P, Dilleen M, et al. A Multi-national population survey of intra vaginal ejaculation latency time, J Sex Med.2005;2( 4):492-7. 5. Waldinger MD, Hengeveld MW, Zwinderman AH, et al. An empirical operationalization study of DSM-IV diagnostic criteria for premature ejaculation, Int J Psychiatry Clin Pract.1998;2(4):287-93. 6. Waldinger MD, Zwinderman AH, Olivier B, et al. Proposal for a definition of lifelong premature ejaculation based on epidemiological stopwatch data, J Sex Med. 2005;2( 4):498-507. 7. Waldinger MD. Premature ejaculation: definition and drug treatment, Drugs.2007;67(4):547-68. 8. Jannini EA, Lenzi A. Epidemiology of premature ejaculation, Curr Opin Urol. 2005;15(6):399-403. 9. Waldinger MD. The neurobiological approach to premature ejaculation (review), J. Urol.2002;168(6):2359-67. 10. Laumann EO, Paik A, Rosen RC. Sexual dysfunction in the United States, JAMA.1999;281(6):537-44. 11. Rowland DL, Cooper SE, Slob AK. Genital and psychoaffective response to erotic stimulation in sexually functional and dysfunctional men, J Abnorm Psychol.1996;105(2):194-203. 12. Rowland DL. Psychophysiology of ejaculatory function and dysfunction, World J Urol.2005;23(2):82-8 13. Senkul T, Iseri C, Sen B et al. Circumcision in adults: effect on sexual function, Urology.2004:63(1),155-8. 14. Barnas J.L., Pierpaoli S., Ladd P., Valenzuela R., Aviv N., Parker M., et al. The prevalence and nature of orgasmic dysfunction after radical prostatectomy. BJU Int 2004;94:603-605. 15. Barnas J., Parker M., Guhring P., Mulhall J.P. The utility of tamsulosin in the management of orgasm-associated pain: a pilot analysis. Eur Urol 2005;47:361-365. 16. Ilie C.P., Mischianu D.L., Pemberton R.J. Painful ejaculation. BJU Int 2007;99:1335-1339. 17. McMahon CG, Rowland DL, Abdo C, Jannini E, Chen J, Waldinger M et al. Disorders of orgasm and ejaculation in men 2010 : Montorsi F, Basson R, Adaikan G et al. (eds) Sexual Medicine : Sexual Disorders uiin Men and Women, Editio Paris 18. MARSHALL V. F., FULLER N.L. : Hemospermia. J Urol, 1983, 129, 377-378 19. JONES D.J. : Haemospermia : a prospective study. Br. J. Urol., 1991, 67, 88-90 20. MUNKELWITZ R., KRASNOKUTSKY S . ,LIE J., SHAH S.M., BAY S H TOK J., KHAN S.A. : Current perspectives on hematosper 21. FLETCHER M.S., HERZBERG Z., PRY O R J . P. : The aetiology and investigation of haemospermia. Br. J. Urol., 1981, 53, 669-671. |
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